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"De Bayonne à Dunkerque, on prélève du sable"

« Quand un enfant creuse un trou dans le sable, la mer le rebouche avec le sable voisin », illustre Christophe Le Visage, ingénieur hydrographe à la tête du cabinet « Stratégie Mer et littoral ». Pour lui, cette explication schématique s’applique à l’extraction de granulats marins. « A proximité des côtes, le sable appartient à une seule cellule sédimentaire de plusieurs kilomètres carrés. Les sédiments se déplacent dans cette zone au gré de la houle et des tempêtes », développe cet ancien membre du secrétariat général à la mer, devenu consultant, notamment, pour la Commission européenne. C’est bien le même sable qui recharge les plages au printemps, repart former des dunes sous-marines en hiver, mais ne disparaît jamais. Sauf si l’on vient le chercher.

Or, c’est précisément dans ces cellules, à moins de 20 kilomètres des côtes, que les sociétés d’extraction puisent, entraînant ainsi « une modification des flux sédimentaires », explique Pierre-Arnaud Duclos, doctorant en géoscience marine à l’université de Rouen, (dans sa thèse consacrée au sujet). Sur la côte Atlantique, personne n’est épargné, « de Bayonne à Dunkerque, on prélève du sable », affirme Jean Grésy, avocat et membre de l’association « le Peuple des dunes ». Sur les 17 concessions françaises actuellement exploitées, « les bateaux transportent plusieurs dizaines de tonnes de granulats marins par jour », reconnaît Michel Buzot, secrétaire général adjoint de l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG). Mais, en mer, l’activité suscite moins de protestations que l’ouverture d’une carrière.

Extrait du site Internet: www.terraeco.net/Les-marchands-de-sable-menacent,51075.html