Extraits de : www.plancton-du-monde.org/module-formation/plan_site.html
"L’histoire commence par une baisse subite de la pêche au large de Belle-Ile. Les poissons ne sont plus au rendez-vous, pourquoi ? Les pêcheurs ne comprennent pas, mais remarquent que l’eau est devenue marron et s’interrogent. Des prélèvements sont effectués et mis en relation avec l’ouverture du barrage d’Arzal trois semaines auparavant. Quel rapport peut-il y avoir entre un barrage et une pénurie de poisson ?
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Exemple du barrage d'Arzal
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Le largage des eaux retenues par le barrage, saturées en sels minéraux, provoque une forte pollution chimique qui entraîne un début d’eutrophisation : une algue microscopique, par exemple, Cerataulina pelagica, se développe à l’excès, aux dépens des autres espèces, donnant à l’eau une couleur brune qui se répand en panache d’Arzal à Belle-Ile et même jusqu’aux Glénan. Puis, sa surabondance occultant la lumière, ce phytoplancton finit par mourir et tomber en neige épaisse à 20 ou 50 mètres de profondeur. Au fond de l’océan, les bactéries consomment ce dépôt de Cerataulina pelagica et prolifèrent en utilisant l’oxygène du milieu qui étouffe. Ne pouvant plus respirer, les poissons s’enfuient et les animaux benthiques sédentaires meurent. Cette pénurie de la ressource dénoncée par les pêcheurs est le côté visible du phénomène. Un barrage est une pollution physique qui entraîne une pollution chimique. L’effet mécanique de « chasse d’eau » organisée par l’homme lorsqu’il ouvre les vannes est artificiel et ne prend pas en compte le calendrier des saisons. Or, une rivière fonctionne avec les saisons. Les crues et les périodes de sécheresse sont des événements naturels saisonniers qui permettent la circulation des sédiments et assurent l’acheminement des nutriments jusqu’à leurs consommateurs à un rythme adapté. Avec la construction d’un barrage, l’intervention de l’homme dérègle l’écosystème installé depuis des millions d’années. C’est ainsi que des baies ou des estuaires voient les espèces qui y vivent se modifier. Avant le barrage, il existait un écosystème équilibré composé de phytoplancton, de zooplancton, de poissons fourrage et de prédateurs un peu plus grands. Soudain, les prédateurs les plus grands quittent la zone… car le poisson fourrage a disparu… parce que le zooplancton a diminué… suite à l’appauvrissement du phytoplancton… à cause des bouleversements qualitatifs et quantitatifs des apports nutritionnels. C’est une chaîne, et le déséquilibre biologique provoqué peut engendrer des catastrophes écologiques en chaîne, avec des conséquences désastreuses sur les activités économiques (pêche, aquaculture…)." |