Page principale - S'identifier - S'inscrire - Contact

13 octobre 2018 ⇒ Gel de la ZAC de Brestivan – Theix-Noyalo


Communiqué des Amis des Chemins de Ronde

Suite au recours déposé par les Amis des Chemins de Ronde devant le tribunal administratif de Rennes, la municipalité de Theix-Noyalo a décidé du gel de son projet de la ZAC sur Brestivan, dont elle reconnaît ainsi la fragilité juridique.

Ce projet se caractérise d’abord par son gigantisme. A l‘heure où les politiques publiques et les lois successives (Lois SRU, ALUR, NOTRe) cherchent à freiner la consommation de l’espace, comment une modeste commune littorale peut-elle avoir pour première ambition et même pour fierté de détruire, en une opération unique, une quarantaine d’hectares bocagers, habitat d’une trentaine d’espèces d’oiseaux protégés ? Ce, en limite immédiate d’une zone Natura 2000 et du captage d’eau potable de Vannes destiné à devenir l’exutoire des eaux de voirie d’un immense lotissement.

Réchauffement climatique, chute effrayante de la biodiversité, baisse de l’espérance de vie due à la mauvaise qualité de l’air, raréfaction inquiétante de la ressource en eau – que faut-il de plus pour que les élus locaux apprennent à changer leurs priorités ? Quand cesseront-ils enfin de penser que le dynamisme d’une municipalité se mesure au nombre de permis de construire délivrés ?

Parler d’ « écoquartier » pour les mille logements de la ZAC de Brestivan n’est qu’une opération de communication. En confiant l’essentiel de l’opération à un gros aménageur privé, la commune a d’emblée renoncé à toute véritable ambition écologique. Les haies bocagères seraient pour l’essentiel maintenues ? Mais en ville, une haie n’est plus qu’un élément de mobilier urbain déserté par les oiseaux et la petite faune : son « fonctionnement » écologique est quasi-nul. Des cheminements doux sont prévus ? C’est en 2018 le minimum du minimum, et en l’absence de commerces et d’équipements publics dans le quartier, la place de la voiture restera dominante ; le dossier parle du reste d’une circulation de 5000 véhicules par jour. Les quelques espaces verts-alibis ne sauraient dissimuler l’absence d’ambition en termes de choix des matériaux, d’économie d’énergie et de ressources, de compostage collectif des déchets organiques, ... Comment ne pas s’inquiéter pour les générations futures quand l’urgence écologique ne suscite chez nos élus d’autre réaction que l’intensification de la pratique du greenwashing (1) ?

Prétendre que l’opération se fera dans la durée, sur dix-sept ans, est également un leurre puisque le dossier précise que ce calendrier n’est en fait qu’indicatif et que le rythme des constructions sera dicté par le marché immobilier : on peut compter sur le groupe Giboire pour impulser un rythme soutenu à la réduction des espaces naturels.

Le projet de Brestivan est donc incompatible avec les objectifs nécessaires de réduction de la consommation foncière, les principes d’un urbanisme durable, la protection des habitats de la faune sauvage et la préservation de la qualité de l’eau. Le gel du projet, et bientôt, espérons-le, son abandon définitif, constitue une bonne nouvelle.