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HISTORIQUE DE LA RESTAURATION DU MOULIN DE KERVOYAL  


Le moulin à vent de Kervoyal n'était plus dans les années 1980 qu'une vieille tour en ruine décapitée, aux fenêtres crevées, aux ailes arrachées, dont un terrassement en béton, si jamais il se réalisait, allait détruire jusqu'à l'âme. Mais le souvenir du temps de sa splendeur subsistait, puisque ce n'est qu'en 1963 que les ailes furent démontées (pour ne plus payer l'impôt dessus), et en 1979 que le toit fut emporté par une tempête. Ce souvenir alimentait les imaginations, et en août 1987, c'est lui qui instigua les "Amis de Kervoyal" à décider la restauration du monument. 

 Aussitôt, le propriétaire du moulin, M. André Bucas, fils de l'ancien meunier, est contacté. Au début, la délégation est prise plus ou moins au sérieux, mais au fil des entrevues la confiance s'établit, et sur le conseil de l'ASMB (Association de Sauvetage des Moulins Bretons, Pontivy), un bail emphytéotique de location est signé en 1988, qui donne droit de propriété pour 18 ans à l'association.

  Déjà l'histoire du monument se reconstruit; un dossier en raconte les événements et les anecdotes. Des articles paraissent dans la presse, dans le bulletin municipal. Une souscription est lancée ainsi que des demandes de subvention.

Soutenue par le maire alors en exercice, M. B. Leblond, l'association obtient un financement du Conseil Général. Mais la demande auprès du Conseil Régional n'aboutit pas, car le monument "malgré un intérêt architectural et historique incontestable" n'est pas inscrit ou classé à l'Inventaire.

 Parallèlement, les enfants d'une école de Muzillac apportent leurs talents pour aider l'association: concours de dessins sur le thème du moulin, ou confection de tirelires - moulins avec leur professeur, Michel Chaumeron, membre des Amis de Kervoyal. Leurs œuvres sont exposées chez les commerçants ou à la Rotonde, lors de l'exposition- le moulin de Kervoyal et le moulin dans le monde- qui, en l'espace de 10 après midis, attire plus de 500 personnes, très enthousiastes sur le projet, comme en témoigne le livre d'or.

 Le même été 1989, deux visites guidées sur les mécanismes, toujours abrités par le moulin, sont organisées. Des posters du moulin "au temps de sa splendeur" sont vendus.

 Puis en 1992 des pin's deviennent un signe de ralliement.

 Le silence qui étranglait le moulin comme un invisible et géant liseron, qui déjà l'effaçait du réel, s'est effondré…Le monument est devenu une sorte de vedette dont chacun parle, et dont les Amis de Kervoyal s'occupent de préparer la future rentrée.

 Hélas en 1990, c'est la traversée du désert; l'association n'aboutit pas. La municipalité du nouveau maire ne lui accorde pas la subvention sollicitée. L'âpre recherche de sponsors reste obstinément négative. La prospection vers les lycées techniques n'apporte pas de résultat.

 Alors est lancé par courrier aux adhérents, l'appel du 18 juin 1990, auquel l'assemblée générale répond par un raz de marée d'énergie qui nous porte en août 1991 au premier salon antiquité - brocante et au premier bœuf gros sel et tombola.

 Un fascicule sur le moulin, distribué sur toute la commune, et dont l'édition est financée par certains commerçants, ainsi qu'une bonne organisation publicitaire, annoncent ces manifestations, qui sont un succès.

 Et l'orgue de barbarie mène tard le soir la sarabande sous les étoiles, au festin des joyeux convives, qui n'est pas sans rappeler celui…de certains fameux gaulois.

Pendant 5 ans les Amis de Kervoyal se mobilisent à fond; ils forment une équipe extraordinaire où chacun se sent responsable et où certains s'engagent énormément. Ensemble ils atteignent leur but: réunir le financement pour la restauration de leur vieux moulin. Et c'est aux Compagnons du Tour de France, Pascal Guilbaud et Laurent Delelis pour la charpente, Daniel Esnault pour la couverture, qu'ils confient la réalisation de leur rêve. Ceux-ci, alliant leur compétence, leur savoir faire au devis le plus modeste parmi tous ceux précédemment élaborés , vont restaurer à l'ancienne l'édifice. La charpente est ajustée en atelier; au pied du moulin, elle est recouverte de bardeaux de châtaignier. Le 10 août 1994, la toiture( 6 tonnes et demie) est alors soulevée du sol par une grue, puis posée et fixée sur la tour.

 L'année suivante ( le 3 août 1995), l'axe tournant et les ailes en chêne( de vraies ailes de moulin à vent, pouvant porter des voiles), ainsi que la fenêtre et la chapelle du toit viennent se greffer sur cette toiture. La chrysalide de monument est ainsi radicalement transformée en un superbe moulin à vent.

Enfin, le troisième été, fin août 1996, sont posées les fenêtres de la tour.

Pour M. André Bucas, qui retrouvera pleinement ses droits de propriété à l'expiration du bail emphytéotique ( en 2007), une passion est née. Il continue de travailler dans l'édifice et pose une porte d'entrée neuve dans le style exact de l'ancienne. Il a l'intention de refaire les escaliers. A chaque coup de vent, quelqu'un de sa famille repositionne les ailes en croix de st André( c'est à dire en diagonale). Il est loin le temps du projet de terrasse en béton…

 Les espérances de l'association sont donc dépassées, puisque non seulement la restauration du moulin a été achevée et réalisée par des maîtres en la matière, les Compagnons du Tour de France, mais encore parce que l'avenir à long terme( après 2007, lorsque l'association ne sera plus propriétaire du moulin) se profile sous les meilleurs augures possibles!


 Marie-Roberte Perron

http://amisdekervoyal.viabloga.com/files//diaporama_moulin.pdf (télécharger)
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