St Thuirin et St Léger Avant restauration (1ère photo) et A
près (2 et 3 ème)
(Photographies Extraites des Rapports de Présentation de Mesdames Valérie Méhdipour et Hélène Gruau, Restauratrices)
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Cet été encore, les statues seront au château de Suscinio, dans la salle des cérémonies, présentées dans l'exposition "Art et Artisans au Temps des Ducs de Bretagne" qui est donc reconduite, et c'est tant mieux, car c'est un véritable plaisir pour les yeux.

Tout a commencé le 23 juillet 1999, lors de la conférence d'une historienne d'art, madame Bonniec, dans la chapelle de Kervoyal.
L'association, organisatrice de la conférence, constate alors l'état fort dégradé dans lequel se trouvent les deux statues en bois polychrome du fond de la chapelle.
La restauration du moulin étant terminée et laissant un solde financier permettant de prendre en charge cette autre restauration, l'assemblée générale est unanime à voter le projet, le 9 août 1999.
La première démarche consiste à se mettre en rapport avec le conservateur du patrimoine. Ainsi peuvent être recueillies de précieuses informations: les deux statues, datées fin XVe-début XVIe sont classées Monuments Historiques depuis 1984, et réalisent un rare ensemble, dont il n'existe que deux ou trois groupes ainsi cohérents en Bretagne. Et, du fait de leur classement, la restauration est subventionnée à 80% par l'Etat, 20% restant à la charge de l'association.
Pour que les deux saints sortent en chevaliers victorieux du temps qui passe, une dernière formalité reste à accomplir. Les oeuvres étant propriété de la commune de Damgan, il faut en effet une délibération du conseil municipal pour autoriser leur restauration. Cette délibération a lieu le 26 septembre 2001. Aussitôt les statues sont confiées à deux restauratrices de Tour, choisies par l'inspecteur en chef des Monuments Historiques. Puis, la mairie propose bientôt de prendre en charge les 20% hors subvention de la restauration, à la place de l'association.
Au cours du travail des restauratrices, une ancienne inscription est mise à jour. Elle révèle que la statue que l'on croyait être de St Guérin est en réalité de St Thuirin.

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Cependant, l'usurpation n'est pas seulement dans le nom, elle est aussi dans la forme. Et peu à peu, sous le scalpel des professionnelles, la statue d'origine émerge, débarrassée des ajouts de mauvaises restaurations: le plastron en plâtre, le bras droit (du coude au poignet), les 3/4 inférieurs de la jupe de l'armure sont enlevés; Quant à la polychromie, sous plusieurs niveaux appliqués au cours du temps, c'est le second surpeint qui est mis à jour (la couleur d'origine ayant disparu). Ainsi, par exemple, l'intérieur du manteau est passé de rouge à bleu, les jambes de bleues à blanches, etc.

 

St Thuirin, visage, avant restauration et après restauration
(Photographies Extraites du Rapport de Présentation de Mesdames Valérie Méhdipour et Hélène Gruau, Restauratrices )


Pour transmettre ce patrimoine aux générations futures
, les statues ont été désinsectisées, mais le traitement doit être répété tous les ans (par application au pinceau, uniquement au revers des statues, d'un produit adapté type xylophène à l'eau).
La chapelle de Kervoyal a subi le même sort par désinsectisation de la charpente, et la couverture a été entièrement refaite (automne 2004). L'écrin est ainsi prêt pour recevoir les oeuvres d'art.