La Commission européenne a saisi hier pour la seconde fois (la première fois en 2001) la Cour de justice européenne dans l'affaire de la pollution des rivières bretonnes par les nitrates, la Bretagne dépendant à plus de 80% de la qualité de ses eaux superficielles pour l'. La Commission réclame la condamnation de la France à une amende de 28 millions d'euros assortie d'une astreinte journalière de 117 882 euros.

En vertu d'une Directive européenne de 1975 approuvée alors par la France, les eaux de surface ne doivent pas contenir plus de 50mg/l de nitrates.
La pollution par les nitrates est imputable d'une part à une production de légumes consommant beaucoup d'engrais azotés, et d'autre part aux élevages intensifs:
Bretagne = 6,5% du territoire = 50% des cochons = 45% de la volaille = 25% des vaches laitières (Données de l'association Eau et Rivières de Bretagne).
En 2001, 37 rivières avaient des concentrations excessives en nitrates.
Depuis, "la France a mis en oeuvre un certain nombre de mesures visant à réduire la quantité d'azote épandue sur les terres agricoles. Toutefois, ces mesures se sont révélées insuffisantes pour 9 rivières... En mars 2007, la France a proposé un plan d'actions complémentaires  pour assurer le retour à la conformité de ces rivières.... seul un nombre très faible d'exploitants ont souscrit les mesures agro-environnementales volontaires essentielles à la mise en oeuvre du plan..." (extrait du compte rendu de la Commission européenne du 27 juin 2007).
L'association Eau et Rivières de Bretagne, à l'origine de la plainte, souligne "les contradictions de l'Europe, qui promulgue des directives censées protéger la qualité de l'eau mais qui, par le biais des aides de la PAC, favorise en même temps l'irrigation à outrance ou la culture du maîs, gros consommateur d'engrais et de pesticides" (Extrait du journal"Libération" du 28 juin 2007).