De nombreuses personnes boivent l'eau de la Vilaine . Or, en janvier, de fortes quantités d'acide dichloracétique ont été trouvées à Arzal. Et des questions se posent.

Communiqué de NATURE AVENIR :

Pollution de l’usine de pesticides LODI : une situation toujours très dangereuse malgré les communiqués rassurants de la préfecture.

Le 11 novembre dernier 3000 litres d’Aurigrain, un insecticide produit par l'usine LODI sur le parc d’activité des quatre routes au Grand-Fougeray, s’écoulaient accidentellement dans la nature. Cet accident est la conjonction d’'une impressionnante série d’infractions commis par l'industriel et du laxisme des autorités publiques sur le contrôle de ce type d’'activité. Ce produit est constitué de deux puissants neurotoxiques : le dichlorvos et le malathion.

Pour la préfecture d’Ille et Vilaine, la situation est aujourd’hui maîtrisée, la pollution étant circonscrite au plan d’eau de l’Ormerais situé en aval de l’usine LODI. Or, les analyses et les constatations effectuées sur place, montrent que les pouvoirs publiques ne semblent pas avoir pris la mesure exacte de cette pollution. Des analyses, datant du 5 janvier, indiquent, entre autres, qu’une fuite importante de dichlorvos a dû se produire, à la fin du mois de décembre, depuis l’étang de l’Ormerais. On peut donc se demander légitimement où se trouve aujourd’hui cette nouvelle pollution et quelle quantité de produit s’est échappé vers le ruisseau aval ?

De nombreuses autres questions se posent quand à la dangerosité de la situation :

- Les analyses proviennent exclusivement d’un laboratoire désigné par l'’entreprise LODI.  Des analyses effectuées près du barrage d’Arzal ont indiqué la présence de dichlorvos en assez forte quantité. Soit la situation est beaucoup plus grave que ce que veulent bien dire les autorités, soit le laboratoire d’'analyse est incompétent. Dans les deux cas une réponse des autorités est urgente.

- Les travaux réalisés autour du plan d’eau tiennent du rafistolage. Alors que des émanations toxiques se dégagent des abords du plan d’eau, pourquoi le secteur n’'est il pas mieux protégé ?

-Les moyens mis en œuvre pour la dépollution du site garantissent-ils le rejet dans la nature d’'une eau réellement décontaminée ?

-Des arrêtés municipaux et préfectoraux ont été pris interdisant l'’approche, la pêche, l'abreuvage des animaux. Là encore pourquoi de tels cafouillages dans l’information et la protection des populations (des arrêtés pris d'’un coté de la Chère mais pas de l'’autre, des maires qui refusent ces arrêtés…) ?  

Depuis deux mois la population ne reçoit pas d’informations sur les conséquences de cette pollution. L’accident de l’usine Lodi montre, que non seulement rien n’est fait pour la prévention mais qu’aucune mesure efficace n’est prévue pour faire face à un accident aussi grave.