"Avons-nous conscience que nos comportements d’ordres professionnels ou privés sont construits sur des préjugés séculairement ancrés et souvent faux pour la plupart ? La nature en ville n’échappe pas à la règle. Ne dit-on pas que le lierre «étouffe» les arbres, que la fourmi est l’ennemi des cerisiers en élevant des pucerons sur les pousses de l’année, que l’insecte est soit un auxiliaire soit un ravageur, que les mauvaises herbes envahissent nos trottoirs et nos jardins. Rien n’est moins vrai...

Il nous faut devenir adulte, éviter le prêt à penser et changer radicalement de mentalité en arrêtant de détruire la nature et les terres agricoles au nom du développement économique et de la prétendue modernité, menaçant de ce fait notre indépendance alimentaire (selon les sources, 160 à 210 hectares disparaissent chaque jour en France)... Il est nécessaire que la nature rentre dans la ville. Par exemple, les plantations de cette dernière décennie effectuées à grand renfort de graminées et de plantes vivaces d’origine horticoles, n’apportent pas la nourriture nécessaire à nos insectes et encore moins à nos oiseaux. Le chardonneret élégant, la linotte mélodieuse ou le serin cini sont les premiers touchés par ce «no man’s land» végétal. Il est nécessaire de repenser nos alignements d’arbres plantés d’une seule variété dans les fosses, sans comprendre la communication des arbres entre eux. Il est nécessaire d’abandonner le terme «déchets verts» au profit de «matière première»

Arrêtons de couper, d’arracher, de contraindre ce que la nature nous offre de plus beau : la vie. Dans les années à venir, l’humanité devra relever l’un des défis des plus important de son histoire : changer sa vision de la nature en ville mais aussi en milieu rural. C’est elle qui nous fait vivre. Économique, écologique, et social, la nature est nécessaire pour construire un avenir durable pour nos enfants."

«La nature n’aime pas la plaisanterie, elle est toujours vraie, toujours sérieuse, toujours sévère et elle a toujours raison. Les fautes et les erreurs viennent toujours de l’homme» – Goethe-