Le manque de concertation fait descendre les étudiants dans les rues, mobilise les syndicats, entraîne le recours au Conseil Constitutionnel... A notre modeste niveau, dans nos associations de défense de l'environnement, nous ressentons depuis longtemps le malaise.
Depuis longtemps, nous critiquons les outils de légitimation des projets que sont les enquêtes publiques -organisées pour le décorum, avec seulement 1,8% d'avis défavorables donnés par les commissaires enquêteurs- les études d'impact -dont les auteurs, payés par les promoteurs des projets minimisent volontairement les nuisances- les réunions dites de "concertation" organisées trop tard, alors que les projets sont bouclés. De même, que dire du refus par absence de réponse opposé par le préfet à la requête de l'association demandant, pour plus de démocratie, le vote à bulletin secret lors des commissions des sites: au moment décisif du vote à main levée s'exprime en effet un certain esprit corporatif qui fausse un résultat, parfois obtenu à quelques voix près? Pourquoi une association agréée par la préfecture pour la défense de l'environnement, ne peut-elle participer à sa demande au groupe de travail sur la révision d'un PLU(Plan Local d'Urbanisme)? Alors que ses observations par courriers restent lettres mortes? Le manque de concertation dans les affaires d'urbanisme sur le littoral est depuis longtemps générateur de conflits, dont notamment le contentieux. Mais seulement 0,001% des décisions illégales sont attaquées (selon Environnement 56). Dans ces conditions, comment la défense de l'environnement pourrait-elle être correctement assurée?
Le manque de concertation qui fait descendre les étudiants dans la rue participe au manque général de concertation dont souffre notre société. Nos associations de défense de l'environnement ne le savent que trop. A quand la société de participation?