Qui n'a pas rencontré un de ces petits convois, armés jusqu'au bout des poils de projectiles chimiques, et cheminant vers un abri sous-terrain?

                     Photo sur Wikipedia

Qui n'a pas aperçu un soir d'été ces papillons (aboutissement et départ de la chenille), tel de mauvais présages sortis de la nuit ?                                                             

A la fin d'une journée d'été (date variable suivant les régions) les papillons sortent de terre pour s'accoupler: La femelle émet une phéromone sexuelle pour attirer le mâle.
Aussitôt après l'accouplement, la femelle va pondre à peu près 200 oeufs disposés en manchon autour d'une aiguille ou brindille de pin. Environ un mois après, les chenilles éclosent. Elles se nourrissent des aiguilles de pin (Attention, quand on commence à voir jaunir par endroits les aiguilles de l'arbre, c'est mauvais signe).

Puis, quand vient l'hiver, les chenilles construisent un nid pour se protéger du froid.      
                        

                                                                                                  

De février-mars à mai (date variable suivant les régions), les chenilles quittent le nid et descendent en procession vers le sol (la procession peut durer 6 jours) pour s'y enterrer dans un endroit ensoleillé et effectuer leur transformation en chrysalide.
Au bout de quelques jours, ou mois (ou années), les chrysalides se transforment en papillons qui sortent de terre, et ainsi de suite...

 

Ces connaissances ont permis de mettre au point, non sans erreurs parfois, plusieurs méthodes (sans parler de l'échenillage des nids) agissant sur divers stades du cycle (donc à différentes saisons).

 

Stade larves: La lutte biologique qui a fait ses preuves (sur 4 sites expérimentaux INRA dans le sud), consiste à favoriser la nidification des mésanges par pose de nichoirs à mésanges.

Plus on installe de nichoirs/ha, et plus on a de couvées donc de résultats (de 6 à 20/ha). Les mésanges vont se régaler des larves dans le nid, et parfois même de chenilles en procession.
Alors, pourquoi ne pas commencer, et installer un nichoir dans son jardin?

Attention:
- Il faut que l'entrée du nichoir ait un diamètre précis de 32 mm sinon elles n'y rentrent pas. 
Et puis, ces nichoirs doivent de péférence être en béton, afin que les autres oiseaux ne puissent agrandir le trou.
- Ces nichoirs doivent être nettoyés en hiver (après la saison de reproduction), car ils sont infestés de nombreux parasites, et d'autre part, les mésanges ne réutilisent pas leur nid d'une année sur l'autre. Un simple nettoyage à l'eau suffit.

                               
Photo du site www.lamesangeverte.com/nichoirs-a-mesange-complement-contre-la-chenille-processionnaire-du-pin.html

Il existent d'autres prédateurs naturels (sans parler du coucou qui est rare),

  comme cet insecte coléoptère, un carabe, le grand calosome, Calosoma  sycophanta (3 cm),
 Photo du site http://perso.wanadoo.fr/insectes.net/processionnaire/process1.htm



et les fourmis, en particulier, la fourmi rousse des bois.

Stade processionnaires: Des écopièges à chenilles processionnaires peuvent être installés autour du tronc de l'arbre, à une hauteur suffisante (pour ne pas être à portée de main). Selon l'INRA, le plus performant est l'Ecopiège (Maison Verte) commercialisé aussi sous le nom de Procerex collier (Protecta).

Stade envol des papillons : les pièges à papillons mâles, diffuseurs de phéromone sexuelle de synthèse (plus performant lorsqu'ils sont utilisés avec de l'eau) sont à installer dans l'arbre. Selon l'INRA, la phéromone LL1 2013 Biobest et le piège Biocerex ou Processa Trap Expert associés, devraient augmenter significativement le piégeage.
Selon l'INRA toujours, il est nécessaire de poser un piège/25m, et au minimum 5-6 pièges/ha).

Enfin, un feuillu, le bouleau, peut constituer un bon auxilliaire (odeur répulsive repoussant le papillon femelle).

En ultime recours, si les différentes méthodes de biocontrôle n'ont pas eu les résultats escomptés, vient la lutte microbiologique par pulvérisation à partir du sol de BtK (toxine produite par une bactérie, le bacillus thuringiensis), qui donne de très bons résultats; La durée de vie et d'action du BTk est très courte (7 jours à peu près), avec une efficacité néanmoins similaire à celles des insecticides chimiques employés autrefois. Cependant, le Btk s'attaque à toutes les espèces de chenilles, et donc son emploi nécessite de savoir si d'autres espèces de chenilles de papillon sont susceptibles d'être touchées au moment du traitement et dans les quelques jours qui suivent, sur le pin et aux alentours immédiats où le BTk est susceptible de se déposer.  

Pas de quartier donc! Tous les moyens sont bons- et les chercheurs travaillent à nous en concocter d'autres-  pour saborder ces forbans, ces assaillants dont les processions,  poussées par le réchauffement climatique, ont envahi nos côtes.

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